Analyse d'aux champs
« Et tout d’un coup …………………..de ma tasse de thé »
Marcel Proust, Du coté de chez Swann, « Combray ». ed PARKSTONE, 1994, p 57-58.
« Du côté de chez Swann » (première partie de l’œuvre monumentale de Proust, A la recherche du temps perdu), raconte le drame du coucher qui obsède le narrateur. Cet épisode la Madeleine lui permet d’évoquer toute son enfance. Épisode apparemment anodin, cette madeleine provoque en lui un plaisir immense, mais surtout une introspection sur le souvenir. Une mémoire labyrinthique qui constituera un barrage contre la fuite du temps. Le passage débute par la locution « Et tout d’un coup » témoignant ainsi la brutalité de l’apparition, d’autant plus qu’elle est placée en premier plan dans une première phrase qui est courte (alors que les autres sont très longues), ce qui maintient cette impression de surgissement inattendu du souvenir. Une isotopie du « souvenir » témoigne l’importance de cette thématique dans le passage ; «souvenir » (3 occurrences), « rappelé », « mémoire », « passé ancien », « se rappeler »… L’évocation des souvenirs d’enfance : le cérémonial du thé le dimanche matin à Combray, avec la tante Léonie… participe aussi à la dimension autobiographique. Le narrateur empreint aussi une écriture qui prend la forme des sensations évoquées. Il ne se contente pas de restituer ses souvenirs mais il essaie aussi de traduire le fonctionnement de la mémoire à savoir ce système de corrélation et de simultanéité qui lie les souvenirs les uns eux autres,comme un Claude Simon que tout le travail consiste à produire des textes qui ont la constitution de la mémoire, non pas seulement au niveau de la structure de la langue mais aussi typographiquement comme dans son livre Le Jardin des plantes où il a présenté le texte sous forme de blocs permettant ainsi la lecture de plusieurs passages en même temps. Dans cet extrait on peut parler de style labyrinthique, du fait de la longueur