Analyse d'une peinture: dali
Le paysage qui apparaît est celui du Cap de Creus (Portlligat). Notons que l’attachement de Dali à cet environnement est permanent dans ses œuvres. L’artiste sent une admiration et un respect inconditionnels pour Portlligat qu’il exprime aussi bien picturalement qu’à travers ses propres mots : « Je me suis construit sur ces grèves, j’y ai créé mon personnage, découvert mon amour, peint mon œuvre, édifié ma maison. Je suis inséparable de ce ciel, de cette mer, de ces rochers. » Dans La persistance de la mémoire, le paysage constitue donc un élément primordial. Cette oeuvre se caractérise par un paysage à l’horizon en hauteur, couronné par la mer, avec un ciel crépusculaire et des falaises escarpées sur le côté droit (celles du Cap de Creus). Dalí offre une vision simple et austère de la nature, un paysage plutôt statique qui transmet une certaine idée de stérilité. Il y une impression de congélation de l’instant. Ce paysage se voit interrompu par trois montres molles et une quatrième de rigide qui donnent de nombreuses significations à l’œuvre. L’une des montres molles pend d’une branche d’olivier; une autre, tout aussi déformée, repose sur la forme amorphe, apparemment endormie, qui occupe le centre de l’œuvre. Le visage pourrait bien être un autoportrait de Dali, car il présente de nombreuses similitudes avec d’autres visages de la même époque. La dernière montre molle s’appuie sur le meuble situé sur le côté gauche. Dessus il y a une mouche posée, qui nous invite à faire un jeu de mot du genre “le temps s’envole”. Chacune de ces trois montres marque une heure différente (il semble être entre 18 et 19h heures, heure crépusculaire), ce qui insinue la relativité du concept de temps. En contraste avec les montres molles, il y a une quatrième montre rigide, qui, au lieu d’indiquer l’heure,