Mélancholia , Lars Von Trier Analyse d’une scène d’ouverture Cette séquence issue du film Mélancholia de Lars Von Trier est comme la scène d’exposition d’une pièce de théâtre. Située au début, elle nous permet de comprendre le thème et les enjeux du film ainsi que de définir les personnages impliqués dans l’histoire. Ce film semble, d’après l’extrait, s’inscrire dans un genre dramatique et de science fiction. Nous le percevons notamment …afficher plus de contenu…

En tant que spectateur, ce regard éveille en nous de l’empathie et nous invite à se mettre à la place du personnage. L’arrière plan, lui, nous montre des oiseaux inanimés tombants du ciel. Une vue apocalyptique qui pourrait être la représentation mentale que se ferait le personnage de ses propres maux, de ses idées noires. Cette première scène donne le ton aux autres passages de la séquence d’ouverture car on y retrouve à la fois mélancolie et chaos. On remarque que certains motifs se répètent. Tout d’abord, on retrouve celui de la chute : des oiseaux morts tombent du ciel, une femme portant son enfant, courent et s’enfoncent malgré elle dans le sol, puis un cheval perd l’équilibre et tombe à son tour. C’est comme si le réalisateur voulait nous montrer à …afficher plus de contenu…

Pourtant leurs courses semblent retardées, contraintes par ce qui les entourent. Le réalisateur, par l’accélération de la cadence des prises de vues, donne cet effet ralenti, distendu à la projection, ce qui crée un paradoxe. On peut penser que ce choix artistique permet de mettre en valeur certains détails avant que tout s’effondre. C’est comme s’il faisait l’éloge de la fin. Cela se traduit notamment par la beauté et la finesse des images, relevant presque de l’œuvre d’art, du tableau. Ainsi, le réalisateur nous propose une vision idéalisée de l’apocalypse, voire même onirique. Il y a en effet l’idée du rêve, celui où l’on ne parvient jamais à notre but ou à l’issue, car les personnages paraissent sans cesse retenus et ralentis dans leurs