Il est 20h30, je me trouve dans le couloir du service de Pédiatrie Générale du Centre Hospitalier X, je me dirige vers le bureau des infirmiers quand Madame P m’interpelle au sujet de sa fille, qui dans un devoir de confidentialité, je nommerai Anna. Elle semble préoccupée, je m’approche d’elle, elle a les yeux rouges et gonflés, je comprends tout de suite qu’elle vient de pleurer. Je lui demande si tout va bien, elle soupire, baisse un peu la tête et passe son doigt sous sa paupière, comme pour …afficher plus de contenu…

Vous l’avez accompagnée dans tous les examens, vous lui avez tenu la main à chaque instant depuis que vous êtes arrivé dans le service. C’est normal que vous craquiez, je vous comprends.”Je vois que ce que je viens de lui dire l’a touché, elle a souri en baissant la tête mais il ne me semble pas que cela la réconforte plus que ça. Elle me dit que toute sa vie elle s’est battu contre la maladie de son fils, elle m’explique qu’il est atteint de la maladie de la Mucoviscidose, qu’elle en a vécu des séjours en Pédiatrie, qu’elle s’est battue pour qu’il intègre un essai clinique aux Etats-Unis, puis un deuxième, puis un troisième... Elle parle très vite, semble en colère. Je me sens désemparée, je ne sais pas du tout quoi lui …afficher plus de contenu…

Quelques secondes plus tard, elle me sourit, elle ne pleure plus, ses yeux sont encore rouges mais ils sont secs. Elle me regarde dans les yeux et me dis “Merci de m’avoir écouté. Merci vraiment d’avoir pris ce temps-là.” Le rouge me monte encore une fois aux joues, je souris en baissant les yeux : je me sens très gênée. Je lui réponds qu’il n’y a aucun problème est que je ne sais pas si j’ai vraiment pu l’aider. Elle ne me répond pas, mais son sourire m’en a dit plus qu’il n’en faut. Je me sens fière et très reconnaissante d’avoir pu me trouver là au moment où elle en a eu besoin.Elle se lève et me dit “Je vais retrouver Anna. A plus tard ?” et s’en va en