L'Ane d'Or d'Apulée, écrit au IIe siècle après JC porte les germes du roman moderne. En effet, le lecteur est invité à suivre les tribulations d'un personnage peu recommandable, ce qui est l'occasion pour l'auteur de dénoncer les travers de la société de son époque. Dans notre extrait, le personnage d'Aristomène apparaît en effet plutôt comme un antihéros. Tout d'abord, les valeurs morales du personnage, que l'on découvre à la lecture du récit, sont peu glorieuses. Il s'agit d'un héros peureux. En témoignent tous les préparatifs auxquels ce dernier s'adonne avant de ce coucher. Les précautions révélatrices d'un caractère couard sont mises en évidence par la longueur de la phrase "Moi, après avoir tiré la porte et assujetti les verrous, et mis...", comportant une énumération de verbes d'action au participe passé. Le lexique de la peur, abondamment présent dans l'extrait ("peur", "terreur", "sueur froide") ainsi que les tremblements, soulignés à plusieurs reprises par le personnage lui-même, confirment la même idée. Mais notre héros n'est pas seulement peureux, il est également lâche. En effet, alors qu'il est menacé par deux femmes , ce dernier se démarque par sa passivité. L'Expression "protégé par l'heureuse inspiration de mon grabat" indique même que le personnage espère rester caché. Par la suite, il n'interviendra pas lorsque son compagnon Socrate se fera tuer. De plus, le personnage est ridiculisé par la situation peu avantageuse dans laquelle il se trouve. En effet, le comique de la scène se construit aux dépens du personnage. Après une chute, ce dernier se retrouve à terre : "je roulai et fus jeté à bas du lit", "au milieu des ordures", ce qui n'apparaît pas comme une position digne d'un héros. Il faut rappeler aussi est menacé par deux femmes, ce qui le ridiculise d'autant plus. Enfin, le personnage se ridiculise lui-même, ce qui n'est pas un trait caractéristique d'un héros. Il sait en effet faire preuve d'autodérision: il avoue tout