L’Invitation au voyage
Le poème L’Invitation au voyage fait partie du recueil Les Fleurs du Mal de Charles Baudelaire, parut en 1857. Il appartient à la partie «Spleen et Idéal», la première et la plus longue section du recueil. Dans le poème présent, le moi poétique cherche à persuader la femme qu’il aime de l’accompagner à un voyage imaginaire dans un pays idéal quoiqu’illusoire.

Structure
Le poème se compose de trois strophes de douze vers, chacune aux rimes embrassées. Les strophes sont séparées l’une de l’autre par un distique (deux vers) qui se répète au total trois fois. Ce distique comporte cinq syllabes (pentasyllabes) à rimes embrassés tous deux encadrées d’un vers de heptasyllabes qui riment entre eux. Le schéma de rime est donc le suivant: aabccb ddeffe. Le distique a la fonction d’un refrain et contient les mots clés décrivant la destination du voyage. Les strophes peuvent être divisées en deux unités semblables dont chacune contient un sixain à rimes régulières (aab ccb).
D’abord le poème se caractérise par une intense musicalité. Cette impression se renforce par la structure qui est identique à celle d’une chanson (surtout à cause de la présence du refrain). Le rythme doux et séduisant du poème provoque une sorte de «bercement», obtenu par l’alternance de deux mètres impairs. En outre, les rimes féminines et la longueur des vers contribuent à cet effet mélodieux et harmonieux. Cette musicalité ainsi que la nature séduisante du refrain ont pour but de convaincre la femme de partir avec lui.

Chaque strophe dépeint une image différente du pays qui représente le destin du voyage, marquant ainsi qu’une progression dans le poème. La première strophe formule l’invitation au voyage, la deuxième dessine l’intérieur d’une chambre dans ce pays mystérieux et la troisième strophe présente la ville à l’heure du coucher du soleil.

La construction du poème fonde sur une articulation constante du clos et de l’ouvert. Le voyage se déroule à un espace