André tardieu et la réforme de l'etat
André Tardieu était un homme politique très présent de la IIIe République, qui pendant la première guerre mondiale était le principal collaborateur de Clémenceau dans les négociations franco-américaines qui déboucheront sur le traité de Versailles en 1918 mettant fin au conflit.
Par la suite il accède à diverses hautes fonctions : - député du centre droit dans les départements de Seine-et-Oise et du territoire de Belfort entre 1914 et 1936 -onze fois ministre des Régions Libérées (alsace et lorraine) dans le cabinet de Clémenceau en 1919 puis, sous Poincaré, ministre des Travaux Publics (1926), de l’Intérieur (1928), sous Laval ministre de l’Agriculture (1931) et de la guerre (1932) et sous Doumergue, ministre d’Etat en 1934 - trois fois président du Conseil en 1929 ; 1930, 1932
Pourtant, arrivé au sommet de cette carrière, Tardieu va se retirer brutalement de la vie politique dès 1934, et mettre officiellement fin à son mandat de député en 1936, en déclarant ne plus vouloir être député, ne plus croire en les moyens parlementaires pour améliorer le système politique français. Il dit se dépouiller de son mandat, et annonce que ‘’cette sortie ne sera pas pour moi, comme pour tant d’autres, une fin, mais un commencement. A une forme d’action que je sais stérile, j’en substitue une autre que j’espère efficace’’. A travers cette tournant hautement symbolique de rupture avec le modèle républicain, cette ‘’conversion’’ ouverte et proclamée, Tardieu se projette au cœur d’un débat d’idées qui commençait à prendre de l’importance avec les manifestations d’extrême droite du 6 février 1934, à savoir le débat autour de la remise en cause profonde des institutions constitutionnelles, du jeu politique tel qu’il existe en France sous la IIIe République. Tardieu développe alors une réflexion centrée autour de ce qu’il appelle la Réforme de l’Etat, à savoir une synthèse des grandes lignes politiques salutaires