André malraux
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ANDRÉ MALRAUX, LA CONDITION HUMAINE
Annales corrigéesFrançais1re ES1re L1re SHors Académie2011
Mots-clés :sujet d'oral
Document
Dans le cadre de l'objet d'étude : « Le personnage de roman ».
Quelle image du héros Malraux propose-t-il dans cet extrait ?
Document
Tchen, un communiste, très troublé par le meurtre qu'il a commis au nom de la révolution chinoise, vient chercher une aide morale auprès de Gisors, vénérable professeur marxiste. Une fois Tchen parti, Gisors médite sur le jeune terroriste et le compare à son propre fils, Kyo.
Ici Gisors retrouvait son fils, indifférent au christianisme mais à qui l'éducation japonaise (Kyo avait vécu au Japon de sa huitième à sa dix-septième année) avait imposé aussi la conviction que les idées ne devaient pas être pensées mais vécues. Kyo avait choisi l'action, d'une façon grave et préméditée, comme d'autres choisissent les armes ou la mer : il avait quitté son père, vécu à Canton, à Tientsin, de la vie des manœuvres et des coolies-pousse, pour organiser les syndicats. Tchen - l'oncle pris comme otage et n'ayant pu payer sa rançon, exécuté à la prise de Swatéou - s'était trouvé sans argent, nanti de diplômes sans valeur, en face de ses vingt-quatre ans et de la Chine. Chauffeur de camion tant que les pistes du Nord avaient été dangereuses, puis aide-chimiste, puis rien. Tout le précipitait à l'action politique : l'espoir d'un monde différent, la possibilité de manger quoique misérablement (il était naturellement austère, peut-être par orgueil), la satisfaction de ses haines, de sa pensée, de son caractère. Elle donnait un sens à sa solitude. Mais, chez Kyo, tout était plus simple. Le sens héroïque lui avait été donné comme une discipline, non comme une justification de la vie. Il n'était pas inquiet. Sa vie avait un sens, et il le connaissait : donner à chacun de