Angèle
Monsieur le Juge,
Je vous écris pour que vous preniez en compte ma situation. Je suis une femme de cinquante - deux ans, domiciliée à Sainte Croix et ne travaillant que temporairement. Je vis maintenant toute seule mais je ne veux pas de vos sermons, ni de votre pitié, juste que vous vous mettiez à ma place quelques instants. Non, Monsieur je n’ai pas eu une vie heureuse. On peut même dire que la vraie victime, ce n’est pas Baptiste, c’est moi. Toutes ces années, j’ai dû me taire et faire semblant que tout allait bien, mais je savais que mon mari me mentait et me cachait ses sentiments ainsi que sa double vie. Mais je supportais, je n’avais pas la force, ni le courage de l’affronter et qu’aurais - je pu lui dire?
Pourtant, c’est vrai que nos premières années de mariage furent parfaites. Nous nous aimions très fort, nous étions heureux dans notre vie sentimentale mais également dans notre vie sociale. Je l’accompagnais aux champs pour lui donner la main, je voulais être avec lui sans arrêt.
Depuis bien longtemps, je n’en avais plus la force ni l’envie mais je l’attendais toujours, veillant à ce que son café soit toujours chaud. Hors, mon amour pour lui se brisa, Monsieur le juge, lorsque j’appris que Baptiste me trompait. Comprenez moi, Monsieur, mon mari voyait une autre femme, cette Germaine! Je ne pu imaginer qu’un jour il me ferait cela…
De quelle manière peut on