Annie ernaux, pouvoir, langue et autobiographie
Pouvoir, langue et autobiographie
Mar GARCÍA
Universitat Autònoma de Barcelona
Departament de Filologia Francesa i Romànica mariamar.garcia@uab.es RÉSUMÉ
Les premiers récits d’Annie Ernaux —Les armoires vides (1974), Ce qu’ils disent ou rien (1977) et La femme gelée (1981)— sont présidés par l’émergence massive d’un sujet émotionnel en proie à un défi- cit ontologique qui, doublement marginalisé par son sexe et par sa condition sociale modeste, entretient un rapport conflictuel …afficher plus de contenu…
We analyse the modes of inscription of a voice that rejects both the language of its working-class origins and the model of the school institutional and that, expelled from all discourse, has lost its place within words and within existence. On the one hand, appropriation of the language of the elite, the true foreign language, appears as the only …afficher plus de contenu…
S’il y a des styles énonciatifs différents et des ruptures de ton qui permettent de distinguer deux périodes dans l’écriture ernausienne, le rapport excentrique que le sujet, en proie à une communication défectueuse, définitivement évacué de la langue et du monde, tisse avec son énoncé reste identique. À défaut d’une existence pleine, c’est une pré- sence à soi extrêmement fragile que l’écriture, palliatif contre la souffrance et non pas remède miraculeux, permet de construire.
1. LA LANGUE DE LA MÈRE
Le fait que CQDR, AV et FG soient des textes à protocole nominal et modal