Annonce d'une mauvaise nouvelle
(soins palliatifs hôpitaux et réseau externe de santé)
Plan :
1. Un dilemme moral : doit-on toujours dire la vérité ?
- rappel d'une polémique philosophique célèbre entre E.Kant et B.Constant
- > analyse des enjeux
2. Paradoxes de l'annonce
- qu'est-ce que la vérité dans le cadre de la relation soignant-patient ?
- statut de l'annonce : où il n'est pas seulement question de vérité
- y-a-t-il une bonne manière d'annoncer une mauvaise nouvelle ?
Introduction :
Face à la responsabilité d'annoncer une mauvaise nouvelle (maladie grave, voire mortelle, aggravation, rechute, perspective d'une mort prochaine..) à un patient, le soignant est confronté aux questions suivantes :
Quand la vérité fait mal, faut-il la dire ? Existe-t-il une manière satisfaisante de le faire ?
L'idée qu'il est moralement juste de ne pas mentir est admise. Seulement quand la vérité semble insupportable à entendre, on peut se demander si cet interdit doit toujours être respecté à la lettre.
Quand le diagnostic de la maladie est très grave, voire fatal, quand il réduit l'espérance de vie à quelques années ou quelques mois, que doit-on faire ? Ne serait-il pas plus humain de ne pas en informer précisément le patient, pour préserver en lui espoirs et désirs sans lesquels la vie qui reste semble n'être que souffrance ? En quoi l'annonce de la vérité dans toute sa violence pourrait-être bénéfique au malade ?
Toute vérité est-elle bonne à dire ? C'est la première question qu'on peut se poser : je tenterai d'en éclairer les enjeux en rappelant une polémique philosophique qui a opposé B. Constant et E.Kant sur ce sujet. (1ère partie)
Mais l'annonce n'a pas seulement à faire avec la vérité : l'annonce déclenche aussi une modification profonde dans l'existence de celui à qui elle est faite, et c'est à cet autre enjeu que je m'intéresserai ensuite. Que se joue t'il dans la parole