Anorexie
On aurait dit un jeu dangereux. Mais en réalité c’était un piège, un tourbillon infernal qui se referme autour de toi. Il absorbe quelques unes de tes pensées, les écrasent et les brûlent. Il t’enlève presque tous tes moyens défensifs. Il resserre son étreinte mortelle autour de ton frêle corps. Ce piège t’étouffe, de son étreinte mortelle, fatale !
Tu ne veux pas le voir. Tu ne peux pas le boire. Tu as encore si peur de tes pleurs. Tu demeures insouciante, silencieuse, aveugle et muette. Tu ignores les cris de douleur de ton enveloppe charnelle ainsi que les signaux de vertiges.
COURIR, Courir, courir,
Tant que tu le veux encore.
RESPIRER, Sourire, vivre,
Tant que tu le peux encore.
ECRIRE, Dessiner, peindre,
Tant que ton corps en a encore la force.
Tu as besoin de te vider la tête de tes nombreuses pensées noires.
C’est ton souffle de vie, cela t’es nécessaire.
Tu aimerais un immense trou noir dans lequel tu pourrais te perdre et où personne ne pourra te retrouver. Et le néant : plus aucun bruit ni aucun mouvement. RIEN. Seulement le silence et la solitude. Rien, pour ne plus avoir peur, ni honte, ni culpabiliser.
Tu luttes contre toi-même en permanence, contre tes pensées, faits et gestes que tu ne parviens plus à contrôler. Tu voudrais vivre mais la peur dévore ce qu’il reste de toi et une partie de ton espoir. Tu as néanmoins une flamme qui te tient en vie, mais elle te brûle en même temps. Des vents contraires s’agitent dans ta tête. Ils te détruisent.
Tu ne t’es pas rendue compte immédiatement que tu plongeais dans un véritable enfer. Tu as ignoré les premiers signes : les premiers vertiges, les premières peurs et douleurs. Tu as basculé. Tu t’es dit que tu ne méritais pas d’aide, qu’il n’y avait rien à faire de toute façon et qu’il était déjà trop tard pour t’arrêter, que les chiffres sur la balance descendaient et que rien que pour ce plaisir, pour ton euphorie (qui