Anthologie de poèmes
Maintenant je pardonne à la douce fureur
Qui m'a fait consumer le meilleur de mon âge,
Sans tirer autre fruit de mon ingrat ouvrage
Que le vain passe-temps d'une si longue erreur.
Maintenant je pardonne à ce plaisant labeur,
Puisque seul il endort le souci qui m'outrage,
Et puisque seul il fait qu'au milieu de l'orage,
Ainsi qu'auparavant, je ne tremble de peur.
Si les vers ont été l'abus de ma jeunesse,
Les vers seront aussi l'appui de ma vieillesse,
S'ils furent ma folie, ils seront ma raison,
S'ils furent ma blessure, ils seront mon Achille,
S'ils furent mon venin, le scorpion utile
Qui sera de mon mal la seule guérison.
Sonnet XIII, du Bellay, Les Regrets
Ce poème présente une personne qui fait un parallèle entre « l’avant et l’après », qui montre les similitudes qui existent quand aux raisons qu’il a d’écrire, ainsi que les différances qui en découlent. En effet, ce qui pouvait être perçu comme des choses négatives semblent se transformer en positif, bien qu’il s’agisse d’écriture.
Nous ne connaissons pas la datte exacte de création de ce poème, mais nous connaissons le contexte dans lequel l’auteur, Jean-Ogier de Gombauld a vécu. Nous savons qu’entre le XVI et le XVII, la France a connu de nombreux troubles au niveau politique, surtout dut aux guerres et aux alternances de régimes. Dans le même temps, le « Grand Siècle » voit apparaitre un développement au niveau littéraire et culturel, avec le début des salons par exemple. Les sonnets de cette époque sont caractérisés par leur abondance de figures de style et leur langue subtile, d’où leur complexité.
Cette source de mort,