Anthologie sur le voyage
A une certaine époque, le voyage fut considéré comme un caractère de pauvreté : il évoquait les bohémiens et leur vie nomade.
Le voyage forcé, l’exil, donne un sentiment de nostalgie et de regrets.
Les poètes, à travers leurs vers, donnent une voix à tous ces voyageurs et souhaitent nous faire part de leur vision de liberté, d’évasion spirituelle et physique.
En fonction des auteurs et de leur but, certains ont pour idée de nous inspirer des sentiments ou sensations diverses, d’autres de dénoncer et de critiquer le voyage.
Cette anthologie a pour but de vous faire voyager à travers le monde et que vous vous forgiez une opinion sur le voyage, mais avant tout elle doit apporter un voyage intérieur à son lecteur.
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage
Ou comme celui-là qui conquit la Toison, Et puis est retourné plein d'usage et raison, Vivre entre ses parents le reste de son âge!
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village Fumer la cheminée, et en quelle saison Reverrai-je le clos de ma pauvre maison, Qui m'est une province et beaucoup davantage?
Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux, Que des palais romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plaît l'ardoise fine.
Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin, Plus mon petit Liré que le mont Palatin, Et plus que l'air marin la douceur angevine.
Joachim du Bellay (1522-1560)
Mon paletot aussi devenait idéal ; J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ; Oh ! là là ! que d'amours splendides j'ai