anthologie
Je veux mourir pour tes beautés, MaîtresseJe veux mourir pour tes beautés, Maîtresse,Pour ce bel oeil, qui me prit à son hain,Pour ce doux ris, pour ce baiser tout pleinD’ambre et de musc, baiser d’une Déesse.
Je veux mourir pour cette blonde tresse,Pour l’embonpoint de ce trop chaste sein,Pour la rigueur de cette douce main,Qui tout d’un coup me guérit et me blesse.
Je veux mourir pour le brun de ce teint,Pour cette voix, dont le beau chant m’étreintSi fort le coeur que seul il en dispose.
Je veux mourir ès amoureux combats,Soûlant l’amour, qu’au sang je porte enclose,Toute une nuit au milieu de tes, bras.
Amour me tue, et si je ne veux dire
Amour me tue, et si je ne veux dire
Le plaisant mal que ce m’est de mourir :
Tant j’ai grand peur, qu’on veuille secourir
Le mal, par qui doucement je soupire.
Il est bien vrai, que ma langueur désire
Qu’avec le temps je me puisse guérir :
Mais je ne veux ma dame requérir
Pour ma santé : tant me plaît mon martyre.
Tais-toi langueur je sens venir le jour,
Que ma maîtresse, après si long séjour,
Voyant le soin qui ronge ma pensée,
Toute une nuit, folâtrement m’ayant
Entre ses bras, prodigue, ira payant
Les intérêts de ma peine avancée.
Marie, vous avez la joue aussi vermeille Marie, vous avez la joue aussi vermeille
Qu'une rose de mai, vous avez les cheveux
De couleur de châtaigne, entrefrisés de noeuds,
Gentement tortillés tout autour de l'oreille.
Quand vous étiez petite, une mignarde abeille
Dans vos lèvres forma son doux miel savoureux,
Amour laissa ses traits dans vos yeux rigoureux,
Pithon vous fit la voix à nulle autre pareille.
Vous avez les tétins comme deux monts de lait,
Qui pommellent ainsi qu'au printemps nouveletPommellent deux boutons que leur châsse environne.
De Junon sont vos bras, des Grâces votre sein,
Vous avez de l'Aurore et le front, et la main,
Mais vous avez le coeur d'une fière lionne.