Anthropologie - le peuple yolngu
Corps des hommes, présence des ancêtres : la peinture corporelle aborigène dans le nord de l'Australie, par Jessica de Largy Healy
Revue Corps, 2007/2 – n°3, pages 49 à 55
L'auteur :
Jessica de Largy Healy est une contemporaine, reconnue pour ses contacts et études avec les aborigènes d'Australie, notamment les Yolngu.
Elle a obtenu un poste de chercheuse doctorante au musée de Quai Branly.
L'auteur a aussi étudié la relation entre les nouvelles technologies et la transmission traditionnelle de la culture, jusqu'à créer un Centre des Savoirs de la culture Yolngu.
Le peuple Yolngu
Yolngu, se prononçant donc "Yolouan"
Traduit littéralement, Yolngu signifie "les gens", en distinction aux "autres", animaux ou humains. Comme si nous, on ne se nommait pas "les français", mais "les gens", "les individus"...
Le peuple Yolngu se divise en deux clans, les Dhuwa et les Yrritja, qui se partagent donc les terres, mais aussi tout ce qui tient du monde physique. Les animaux seront classés en dhuwa ou yrritja, les pierres, et tout ce qu'on peut sentir.
Il est important que ces clans ne sont pas rivaux, ce qu'on pourrait supposer. Ils ont de fortes relations entre eux, des connexions importantes. Par exemple, ils s'échangent des ressources, comme nous allons le voir, ou des femmes, un dhuwa n'a pas le droit d'épouser une dhuwa, et vice versa chez les yrritja.
Ce peuple est reconnu par son ancienneté, d'environ 40.000 ans, ils n'ont eu les premiers contacts conséquents avec notre civilisation qu'au XVIIe, comme nous l'avons vu, lors de la colonisation. Il est important de le souligner, car cela signifie que malgré les influences européennes et politiques de colonisation, ce peuple a survécu et a réussi à maintenir sa culture.
D'autant plus qu'il a connu divers massacres et crises, comme celle de la "Baie Caledon", où des Japonais leur aurait déclaré la guerre en violant et tuant des femmes Yolngu, ce qui a entraîné un soulèvement