Vénérable Maitre,

Et vous toutes mes sœurs en vos grades et qualités, ce midi, je vais vous entretenir d’un sujet très familier à notre société, à savoir : « la sorcellerie dans la société africaine »

Selon l’Anthropologie, la sorcellerie est une pratique ou un phénomène de société revêtant des aspects variés selon le contexte et le milieu socio culturel dans lequel ce mot est employé. Chaque société possède ses propres conceptions selon ses traditions, ses croyances, ses religions et ses rites, dont l’action repose sur l’utilisation des forces surnaturelles ou du monde de l’invisible pour influer sur le monde physique (personne, animal, lieu) dans le but de réaliser un objectif bénéfique ou maléfique.

La croyance en la sorcellerie n’est pas le fait d’un seul peuple. Elle est universelle avec des variantes dues à l’histoire de chacun comme l’a bien dit le prêtre KASANDA LUMEMBU, actuel Evêque du diocèse de LUIZA, au Kasaï Occidental, dans son livre intitulé « Buloji-mupongo du Kasaï ». Comme le montrent certains textes antiques, la sorcellerie a joué un rôle aussi bien dans l’Égypte ancienne qu'en Mésopotamie, Babylone, Europe, et en Afrique. Elle est évoquée dans les récits de plusieurs livres sacrés comme la Bible Hébraïque, le Nouveau Testament, et dans des religions comme le Judaïsme, l’Islam, le christianisme, etc.

En Afrique, la sorcellerie a un impact considérable dans l’existence des hommes. Certains auteurs affirment que la sorcellerie est née avec l'Afrique, car selon eux, les sorciers africains sont dotés de forts pouvoirs surnaturels et mystiques, transmis de génération en génération. Dans sa forme la plus sombre, il lui est attribué de causer beaucoup de dégâts : tuer, rendre misérable, rendre stérile, provoquer des accidents, bloquer des personnes sur le plan spirituel, professionnel, financier, etc. A cause de la superstition et de la pauvreté, la sorcellerie affecte les mentalités, les pensées et le comportement de nombreux individus.