Antigogne
Auteur : Jean Anouilh (1910-1987) date :1944.
Mise en scène : Nicolas Briançon (2009).
Domaine artistique : Arts du langage / Arts du spectacle vivant.
Antigone : Barbara Schultz
Créon : Robert Hossein
Le Prologue : Bernard Dhéran
I-l'auteur Jean Anouilh est né à Bordeaux en 1910, d’un père tailleur et d’une mère musicienne. Il mène des études de droit puis travaille dans la publicité. Passionné de théâtre, il décide de s’y consacrer après une représentation de Siegfried de Giraudoux en 1928. Il devient secrétaire du metteur en scène Louis Jouvet. Sa première pièce, Hermine (1932) ne lui offre pas le succès, mais il l’obtiendra en 1937 avec Le Voyageur sans bagages et Le Sauvage (1938).
Pendant la guerre, il ne prend pas parti officiellement, ce qui lui sera reproché. Il écrit Eurydice
(1942) et Antigone (1944). À la Libération, il alterne comédies et pièces grinçantes, et obtient le succès avec L’Invitation au château (1947), L’Alouette (1952), Beckett ou l’honneur de Dieu (1959). Il se tourne vers la mise en scène après l’échec de La Grotte (1961).
Il meurt en 1987 en Suisse, alors que ses pièces se jouent encore avec succès
Deux événements frappent l’imagination de l’auteur.
– En août 1942, Paul Colette tire sur les collaborateurs Pierre Laval et Marcel Déat. Il n’appartient à aucun groupe de résistance. Anouilh juge son acte tragique, par son caractère héroïque et vain.
– En février 1944, le groupe Manouchian est fusillé. Une affiche de propagande, « l’affiche rouge », est placardée sur les murs de France, présentant ces militants arméniens comme de dangereux criminels. Nourri de culture classique, il songe à la pièce de Sophocle, écrite vers 441 avant J.-C. « L'Antigone de Sophocle, lue et relue, et que je connaissais par cœur depuis toujours, a été un choc soudain pour moi pendant la guerre, le jour des petites affiches rouges. Je l'ai réécrite à ma façon, avec la résonance de la tragédie que nous