Anouilh - Antigone « Antigone et le garde »

ANTIGONE – ANOUILH
(Quinzième partie)

A RETENIR POUR L’INTRO Antigone est une des plus célèbres héroïnes du théâtre antique, elle apparaît pour la première fois dans Les Sept contre Thèbes d'Eschyle (467 av. J.-C.). Elle est la fille d’Œdipe et de Jocaste, sœur de Polynice, Etéocle et Ismène. Créon est le frère de sa mère, Jocaste, et donc son oncle. Hémon, son fiancé, est le fils de Créon, donc son cousin. La pièce d’Eschyle s’achève sur la décision de Créon de ne pas faire de funérailles pour Polynice, le mauvais frère, et le dialogue entre Ismène et Antigone, où cette dernière annonce qu’elle enterrera son frère quoi qu’il arrive. En 442 av. J.-C., dans la pièce de Sophocle, elle incarne l'obéissance à des lois divines et morales, qui transcendent la justice humaine. C’est la première version achevée de la mort héroïque d'Antigone. Antigone a inspiré par la suite de nombreux auteurs dramatiques. C’est ainsi qu’en 1944, sous l’occupation allemande, Anouilh en fait une figure de la résistance à l’oppression1. Son œuvre est une réécriture de celle de Sophocle car le sujet de la pièce et son déroulement lui sont fidèles. La pièce d’Anouilh est représentée pour la première fois au théâtre de l'Atelier à Paris le 4 février 1944. Elle fait partie des Nouvelles pièces noires – tragédies – comme les nomme Anouilh, par opposition aux pièces roses – comédies marquées par la fantaisie.

SITUATION Antigone ose braver l'interdit et défier Créon : elle accomplit à deux reprises les rites funéraires pour Polynice. Découverte, elle est condamnée à mort malgré la volonté de son oncle, Créon, roi de Thèbes, de lui sauver la vie. Dans l’extrait que nous devons étudier, Antigone est ramenée au palais par le Garde qui l’a surprise en train de recouvrir le corps de son frère. Elle vient d’apprendre par celui-ci qu’elle sera enterrée vivante pour servir d’exemple et, alors qu’elle éprouve ses premiers regrets, elle décide de