Antigone de Jean Anouilh

Antigone est une pièce écrite par Jean Anouilh en 1942 en pleine guerre mondiale et pendant l'occupation allemande. Elle fait partie d'un ensemble de pièces intitulé la « Nouvelle Série Noire » à l'instar des 4 pièces écrites antérieurement rassemblées sous le nom « Série Noire ».

Résumé de l’œuvre:

Les deux fils d’Œdipe, Etéocle et Polynice, se sont entre-tués sous les murs de Thèbes. Le roi Créon, leur oncle, a ordonné des funérailles somptueuses pour Etéocle, défenseur de la ville, mais a refusé une sépulture au traître Polynice qui voulait prendre la ville et le pouvoir de force. Le roi décrète même que toute personne qui oserait lui rendre les devoirs funèbres serait aussitôt punie de mort. Antigone, la plus jeune sœur de Polynice, passera outre les ordres de Créon et rendra ses derniers devoirs à son frère mort. Créon essaie de la sauver contre elle-même, lui prouve par différents arguments la sottise de son acte : Polynice n'était qu'«un petit fêtard imbécile», «Etéocle ne valait pas mieux», « ils se sont égorgés comme deux petits voyous pour un règlement de compte». On découvre que Créon s'est borné à faire ramasser le corps «le moins abîmé». Antigone ne cède cependant en rien. Elle accomplit ce qu'elle doit et veut le faire sans que rien ne la dévie de sa détermination. A cause d'elle et par elle, la tragédie se déchaîne. Ainsi son fiancé et cousin se donne t-il la mort à ses côtés, Eurydice, la reine, se tranche la gorge de désespoir.

Pour développer à l'extrême les conséquences de l’attitude d'Antigone devant la vie et ses compromissions, Anouilh ne pouvait rester sur le plan du quotidien, il lui fallait tout le spectaculaire de la légende antique. Dans cette tragédie, l'héroïne dit non à la vie plutôt par vocation que par un certain goût intime de la mort, car en réalité elle ne motive pas son acte. Lorsque Créon, conscient de l'absurdité de sa décision, lui dit : « essaie de comprendre une minute