Apollinaire, le mouvement cubiste
Le mouvement cubiste
Un courant artistique qui apparaît en France vers 1906-1907 et qui se développe dans les années 1910.
Le cubisme ne fut ni une théorie, ni une école, ni un mouvement, même si certains artistes s’en inspirèrent. Dialoguant avec l’éditeur d’art Christian Zervos, Picasso lui confia : « Quand nous avons fait du cubisme, nous n’avions aucune intention de faire du cubisme, mais d’exprimer ce qui était en nous. »
Ce mouvement, en abandonnant à l’aube du XXème siècle la conception classique de l’espace et de la figuration, va bouleverser la peinture. Comme premières œuvres d’ordre cubistes citons : Les Demoiselle d’Avignon de Pablo Picasso (1907) et Grand Nu de Braque (1908). Inspirées de la Leçon Cézanienne et de la découverte des arts primitifs, ces œuvres sont reçues comme des « bizarreries cubiques » par les critiques.
Avec la période « analytique » (à partir de 1910) le cubisme pousse l’exploration plus en avant : il adopte une multiplicité d’angles de vue pour atteindre une vision totale et créer un « objet esthétique extrêmement structuré ». Cette nouvelle conception de l’art pictural et de la forme favorise le monochromatisme et l’étude de la lumière (Portrait de D.H Kahnweiler, de Picasso 1910, Le Portugais de Braque 1911). Accentuant l’ambigüité entre l’apparence et le réel ainsi qu’entre l’image concrète et le concept abstrait, les cubistes introduisent des chiffres, des lettres, des objets peints en trompe l’œil, qui amènent les collages et papiers collés, véritables morceaux de réalité de réalité intégrés au tableau (Nature Morte à la Chaise Cannée de Picasso). Progressivement, la synthèse de l’image à partir d’éléments choisis remplace la démarche analytique ; la phase « synthétique » du cubisme (à partir de 1912-1913) est celle de l’organisation du tableau en un tout cohérent avec quelques signes essentiels, géométriques et des éléments tirés du réel : sable, fragments de journaux, de