Apollinaire "marie"
Vous y dansiez petite fille
Y danserez-vous mère-grand
C'est la maclotte qui sautille
Toute les cloches sonneront
Quand donc reviendrez-vous Marie
Les masques sont silencieux
Et la musique est si lointaine
Qu'elle semble venir des cieux
Oui je veux vous aimer mais vous aimer à peine
Et mon mal est délicieux
Les brebis s'en vont dans la neige
Flocons de laine et ceux d'argent
Des soldats passent et que n'ai-je
Un cœur à moi ce cœur changeant
Changeant et puis encor que sais-je
Sais-je où s'en iront tes cheveux
Crépus comme mer qui moutonne
Sais-je où s'en iront tes cheveux
Et tes mains feuilles de l'automne
Que jonchent aussi nos aveux
Je passais au bord de la Seine
Un livre ancien sous le bras
Le fleuve est pareil à ma peine
Il s'écoule et ne tarit pas
Quand donc finira la semaine
Commentaire:
Le poème Marie est paru pour la première fois en octobre 1912 dans les Soirées de Paris. Comme le titre l'indique, Marie s'inscrit dans la continuité de la tradition lyrique puisqu'il en traite le thème dominant : l'amour. L'inspiratrice de ce poème est sans doute le peintre Marie Laurencin, d'autres pensent à Maria Dubés qu' Apollinaire aima en 1899.
Marie est le poème de l'amour perdu, de l'écoulement du temps et de la musique. A travers ce poème il exprime ses sentiments.
Les rimes de ce poème sont en majorité féminines pour créer une impression de douceur; il y a tout de même une alternance avec des rimes masculins et de plus ces rimes sont embrassées. Il y a de nombreux enjambements, même d'une strophe à l'autre.
Tout d’abord, le poète emploi plusieurs fois la première personne du singulier tout au long de son poème (vers 9, 13, 15, 16, 18,21) pour montrer que ce poème est vraiment personnel, et qu’il est en train d’expliquer une expérience personnelle et aussi qu’il est en train d’exprimer ses sentiments.
Premièrement nous pouvons remarquer qu’il y a une répétition du verbe « aimer » dans le vers 9, pour renforcer