Apollinaire
Ami des peintres Derain et Picasso, apollinaire est sensible à la nouvelle esthétique cubiste. C’est cette modernité que l’on retrouve dans nos vers inscrits pourtant dans la tradition de la poésie amoureuse. C ‘est un poème de l’ambivalence : ancien et nouveau , un chant de la rupture, un poème qui possède la fluidité de l’eau et la fixité de la pierre. I UN POEME ANCIEN ET NOUVEAU 1)ancien -Apollinaire a choisi le grand vers lyrique : le décasyllabe. Chaque strophe se compose de trois vers aux rimes féminines suivies qui auraient du former un tercet.
-L’ensemble est composé comme une chanson avec son refrain sur l’amour malheureux et la fuite du temps.
-Le sujet (l’amour) est traditionnel.
-Certaines tournures présentent des formes archaïques «Faut-il qu’il m’en souvienne », « nos amours ». On peut remarquer l’ambiguïté du subjonctif « Vienne la nuit » qui peut correspondre soit à un souhait (que vienne l’heure du RDV) soit à une opposition (bien que l’heure vienne, je suis seul).
Cette ambivalence des mots et des constructions fait basculer le poème vers la modernité. 2)moderne -Le grand vers lyrique est rompu, brisé en deux (4+6), ce qui donne une rime masculine isolée, comme le poète. Le vers est à l’image de la rupture amoureuse.
-L’absence de ponctuation favorise la fluidité du poème et son ambiguïté en multipliant les sens possibles.
-Un calembour est composé par la diérèse vi-o-lente = vie-eau-lente et évoque la lenteur de la vie qui passe.
-« Comme », lui-même a plusieurs valeurs : adv. exclamatif, conj. de cause, temps, comparaison.