Apologie de socrate
Mais Hermogénès, qui fut son disciple, nous a rapporté sur lui des détails qui démontrent que cette fierté de langage s’accordait avec le fond de sa pensée. Il a raconté en effet qu’en le voyant discourir sur toute sorte de sujets plutôt que sur son procès, il lui avait dit : «Mais ne devrais-tu pas, Socrate, songer aussi à ce que tu diras pour ta défense ?» et que Socrate lui avait répondu tout d’abord : «Tu ne vois donc pas que j’ai passé toute ma vie à préparer ma défense ? — Comment ? avait demandé Hermogénès. — En vivant sans commettre jamais aucune injustice, ce qui est, à mon avis, la plus belle manière de préparer sa défense.»
Hermogénès lui ayant dit encore : «Ne crois-tu pas que les tribunaux athéniens, séduits par un discours éloquent, ont souvent fait mettre à mort des innocents et ont souvent absous des coupables dont les discours les avaient attendris ou charmés ?» Socrate lui avait répondu : « Eh si ! par Zeus, et voilà deux fois que j’ai essayé de préparer ma défense, mais la voix démonique s’y est