Apprend-on à percevoir ?

Il est communément admis au sein de la société occidentale que la perception que nous avons du monde extérieur correspond à la réalité qui nous entoure, et que nous apprenons par une transmission du savoir à catégoriser, synthétiser et organiser l’information transmise par les sens et serait ainsi reçue par le cerveau pour être traitée et comprise par la raison.

Il est cependant bien naïf, et quelque peu arrogant, de penser que nos perceptions captent la totalité de la réalité, que ce soit de manière naturelle ou apprise, et il serait plus arrogant encore, d’affirmer que nous avons le pouvoir de comprendre et interpréter les bribes de réalités que nous croyons entre-apercevoir. Nous n’avons en effet aucun moyen de vérifier la véracité de nos concepts et tendons à créer des dogmes, car notre savoir pourrait très bien n’être basé que sur une entente mutuelle sur la nature de l’existence, une réalité conventionnelle.
Dans la question ‘’Apprend-on à percevoir ?’’, le problème est de définir la nature-même du phénomène de la perception qui reste un mystère à notre esprit malgré les nombreux points de vue exposés au cours de l’histoire. Existerait-il une manière exacte, vraie, juste de percevoir ? Peut-on se fier à la véracité de l’interprétation que nous faisons des messages transmis par les sens ? Jusqu’à quel point peut-on apprendre, éduquer sa manière de percevoir ? La perception est-elle donc une connaissance ?

Nous allons partager dans un premier temps le point de vue idéaliste concernant la perception, avec une vision du monde basée sur une réalité faite d’idées pures. Puis nous verrons qu’il est possible d’acquérir des connaissances sur la nature de l’existence grâce aux sens et à l’expérience, et que nous serions donc en mesure d’entraîner notre esprit à ‘’percevoir’’ de manière de plus en plus précise et proche d’une réalité ‘’objective’’. Nous terminerons avec la reconnaissance des limites de notre perception