Apprentissage et formation des adultes
« L’hétérogénéité est à la fois bénéfique pour les apprenants de niveau faible, et ceux de niveau fort. Mais les différences de statut peuvent avoir un effet négatif sur les apprenants les plus faibles. En fait ce qui est en cause est bien les représentations réciproques (effet d’étiquetage), et non les différences réelles de niveau (effet positif). Le problème vient du fait que souvent l’un est corrélé à l’autre. »
Bourgeois Etienne, Nizet Jean, « Apprentissage et Formation des adultes », PUF, Paris, 1997, 234p
Les travaux sur l’apprentissage du point de vue « cognitif » c'est-à-dire des mécanismes mentaux mis en œuvre liés à la connaissance (voir Piaget, Festinger, cf Bourgeois E et Nizet J « Apprentissage et formation des adultes », PUF, Paris, 1997) ont montré l’importance du conflit intérieur dans l’acte d’apprendre, le « conflit cognitif ».
Qu'est-ce qu'apprendre ? Comment les adultes apprennent-ils en situation de formation ? Y a-t-il une spécificité de l'apprentissage adulte ? Quel est l'impact de la trajectoire de vie de l'adulte sur ses apprentissages ? Quel rôle les interactions avec les pairs et le formateur jouent-elles dans l'apprentissage ? Quelles conditions pédagogiques et institutionnelles peut-on mettre en place pour favoriser l'apprentissage dans un contexte de formation d'adultes ? Voilà quelques unes des préoccupations essentielles abordées dans l'ouvrage.
Pour traiter ces questions, celui-ci propose un cadre théorique articulant en un ensemble cohérent une grande diversité d'éclairages théoriques et d'apports de recherche jusqu'ici rarement mis en relation. On trouvera également tout au long de l'ouvrage une réflexion sur les implications de ces apports pour l'amélioration des pratiques de formation.
La première question que (se) posent les auteurs est, évidemment, celle de la légitimité d’un clivage entre apprentissage adulte et apprentissage enfantin : la spécificité de l’apprentissage des adultes