Approche linguistique et exégetique pour la traduction de kai en puguli.
1. Problématique
est l’un des mots les plus familiers du Nouveau Testament grec tant par sa fréquence que par la simplicité de sa définition. Il ne se trouve pratiquement aucun verset du Nouveau Testament dans lequel, il n’y figure. Les statistiques à cet effet sont révélatrices. Il est employé plus de 9 164 fois dans le Nouveau Testament1. Il est la deuxième particule la plus utilisée après l’article défini . En outre, son pourcentage par rapport aux autres mots varie en moyenne entre 3, 3% à 7% suivant les auteurs. Par exemple chez Luc, représente 7,6% des mots utilisés pour l’évangile. Il apparaît alors que est abondamment utilisé par tous les auteurs bibliques du Nouveau Testament même si c’est à des fréquences différentes. La définition traditionnelle de dans les lexiques ne laisse pas percevoir de prime abord les nombreuses nuances sémantiques de cette particule. Dans le dictionnaire grec-français de M. CARREZ2, les définitions de se résument essentiellement à ses fonctions adverbiales et de coordination. Comme adverbe, selon ce lexique a le sens de « aussi », « également »; et comme conjonction de coordination, il signifie « et ». Le dictionnaire édité par la Société Biblique française, ajoute en outre que est «souvent utilisé pour marquer simplement le début d’une phrase. »3 Avec ces définitions, le débutant en langue biblique semble donc assuré d’avoir bien saisi le sens de . Cependant des surprises et non des moindres l’attendent!
L’un des exemples récurrents de la problématique de traduction de se trouve en Matt 21. 5. Dans ce verset, les deux animaux dont l’ânesse et l’ânon (étant coordonnés par il s’avère donc légitime de traduire par « et » comme l’ont d’ailleurs fait la TOB, Français Courant. Si on n’y voit là aucun problème syntaxique, cependant un problème sémantique demeure comme l’a fait remarquer Kermit Titrud en ces