Approche philosophique et sociale de la responsabilité
Comité Médicis – 2 mars 2009
« Comment la responsabilité peut-elle être productrice de valeur ? » « Connais-toi toi-même. » Socrate
« La responsabilité demande du courage parce qu’elle nous place à la pointe extrême de la décision agissante ». Vladimir Jankélévitch Les définitions des mots, et encore plus des notions, sont certes toujours intéressantes mais aussi portent en elles-mêmes leur part réductrice ; c’est pourquoi, la philia sophia grecque, l’amour de la sagesse, la philosophie, nous aidera peut-être aussi à mieux en cerner le concept.
En guise d’introduction, on pourrait dire que notre conclusion serait que nous sommes responsables de tous et de tout, mais aussi, dans un autre sens, de personne et de rien.
Autrement dit, notre responsabilité serait à la fois illimitée et, à la fois, inexistante !
Conclusion qui serait alors dite aporétique – contradiction insoluble dans un raisonnement, étymologiquement, c’est l’absence de chemin, une impasse - qui ne peut pas nous être d’une grande aide si nous voulons donner une direction à nos jugements moraux dans des questions difficiles ou délicates. Responsabilité complètement illusoire comme responsabilité illimitée sont incroyablement réductrices d’un certain niveau de réalité. Y aurait-il, comme se le demandait Ruwen Ogien – directeur de recherche au CNRS - aussi une responsabilité positive, celle que nous avons à l égard de ce que nous faisons, et une sorte de responsabilité négative à l’égard de ce que nous laissons faire ? Il conclue en disant que « responsable de tout et de rien » ne peut pas être le dernier mot du philosophe sur la question de la responsabilité. Car, comme le pense Emmanuel Levinas, il s’agit au contraire d’être responsable y compris de la responsabilité d’autrui.*
On tâchera de définir ce qu’est la responsabilité, puis d’éclairer le concept avec la philosophie, et définir le principe de