Arasse
L’auteur : 1944-2003. Historien de l'art français, spécialiste de la Renaissance et de l'art italien. Normalien, agrégé de lettres classiques, enseignant.
De 1971 à 1973 : membre à part entière de l'école française de Rome.
Énormément appréciée pour ses qualités de vulgarisateur et pour son amour du partage sur ses différentes analyses d'œuvres : met en valeur ce qui est visible par tous, nous incite à regarder par nous-mêmes et à ne pas soumettre excessivement le figuratif à l'ordre du discours.
L’œuvre :
1ère partie du texte : Interdépendance de 3 dimensions selon Arasse :
Dimension historique (contexte de production de l’œuvre aussi bien que son contexte de réception) -> bagage théorique dont il faut ce munir pour avoir la prétention de s’adonner à une étude artistique. La seconde est l’ensemble des théories et publications ayant été consacrées à l’analyse au chef d’œuvre de Velasquez. Puisqu’elles existent, elles influencent, « elles font désormais partie de l’histoire du tableau ».
Pour Arasse, déjà, avec la mise en évidence de ces deux dimensions, nous sommes amenés, même inconsciemment, à fabriquer notre interprétation à partir de ce qui a existé, et notre regard ne peut être parfaitement vierge.
La troisième dimension : nous, spectateur. Nous, spectateur, ne vivons pas à l’époque de Velasquez, sommes culturellement déterminés et formons un contexte de réception fatalement différent de ce qu’il a pu être à l’époque de l’aposentador du roi Philippe IV. L’anachronisme inévitable résultant de cette situation forme la troisième dimension.
Arasse veut faire fructifier l’anachronisme pour créer un lien fort en l’œuvre et le spectateur : l’œuvre d’art est un objet anachronique par elle-même.
L’anachronisme est inévitable car il est, par définition, le témoin de la temporalité de notre culture. Il faut alors le comprendre, l’accepter et de le contrôler pour pouvoir le faire fructifier.
2ème partie