Architecture
(Paru dans André Ravéreau L’atelier du désert, sous la dir de Rémi Baudouï et Philippe Potié,
Marseilles, éditions Parenthèses, 2003, pp. 75-84
Préambule
L’ouvrage d’André Ravéreau, Le M’Zab, une leçon d’architecture, publié en 1981 chez Sindbad, est précédé d’un texte de Hassan Fathy intitulé De l’implicite en architecture, texte résultant d’entretiens[1] et faisant office de préface. Quant à l’ouvrage suivant intitulé, La Casbah d’Alger, et le site créa la ville, également publié chez Sindbad en 1989, l’année même de la mort de Hassan Fathy, il est tout simplement dédié à l’architecte égyptien en ces termes : « Ce livre est dédié à notre maître et ami Hassan Fathy. »[2] De leur amitié nous ne savons que peu de choses étant donné qu’ils ne semblent s’être rencontrés que fort brièvement, lors d’une conférence que Hassan Fathy donna à Alger en 1960, Manuelle Roche ayant pour le reste servi d’intermédiaire entre les deux hommes[3]. Mais la petite phrase de Ravéreau traduit tout le respect qu’il porte à cet aîné que l’on qualifia de gourou, le presque légendaire Hassan Bey. Grande est la communauté d’esprit entre l’architecte français établi de longue date en Algérie et l’architecte égyptien, son aîné, dont les idées se diffusent véritablement hors d’Egypte dès la publication de la première édition en français de Construire avec le peuple en 1970[4], traduit et publié trois ans plus tard aux Etats-Unis sous le titre Architecture for the Poor.[5] Les revues internationales consacrent alors à l’architecte quelques articles significatifs qui contribuent à sa renommée européenne et américaine. L’article de Jean Cousin dans la revue L’Architecture d’Aujourd’hui[6] en 1978 marque un moment important de la réception française de Hassan Fathy. Destinés tous deux par leur formation à s’accomplir dans des formes académiques, le premier lauréat en 1926