Argent et démesure
Introduction
La démesure est une notion aussi vieille que l’homme. C’est un sentiment violent inspiré par les passions et plus précisément par l’orgueil. S’interroger sur l’argent dans son rapport avec la démesure serait tout à fait judicieux dans la mesure où l’homme se trouve incapable d’avoir des rapports modérés et sereins avec ce métal comme avec toute autre chose en ce monde. Notre contexte socio politique et économique en témoigne fortement. Justement, en ces temps de crise financière, l’homme se voit dans la contrainte de redéfinir sa conception de l’argent qu’il convoite beaucoup trop. A force d’aimer l’argent et de surestimer sa valeur, il ne le considère naguère plus comme un simple outil d’échange universellement admis mais comme une fin en soi. Si nous nous trouvons en état de crise financière c’est surtout à cause de notre soif de l’or qu’aucune rambarde morale ou religieuse n’arrive à éteindre. Les Livres fondateurs s’accordent tous pour interdire cet amour excessif de l’argent : « nul ne peut servir deux maitres. Car, ou il haïra l’un, et aimera l’autre ; ou il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon », affirme le Christ dans Mathieu 6, verset 24. L’islam rejoint l’éthique chrétienne dans sa condamnation de l’amour passionnel de l’argent et impose des règles de conduite vis-à-vis de toute richesse. Un bon musulman est en effet celui qui sait avant tout rester mesuré et circonspect dans son usage de l’argent. Le Coran lui inculque l’art de gérer ses biens dans Sourate AL ISRA, versets 26-27 et 29 :
17.26. Donne à ton proche ce qui lui est dû, ainsi qu’au pauvre et au voyageur ! Mais évite toute prodigalité
17.27. Car les prodigue sont frères de Satan et Satan a été ingrat envers son Seigneur.
17.29. Ne tient pas la main collé à ton cou par avarice, et ne donne pas non plus à pleines mains, si tu ne veux pas être blâmé ou éprouver des regrets !
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