Comment expliquer le fait que notre souffrance du désir soit exacerbée ? La passion semble jouer un rôle central ici. En effet, cette passion est un désir dominant, exclusif et assez puissant pour envahir tout notre esprit et polariser une existence sur un seul objet. Mais, pourquoi est-elle liée à cette notion de souffrance du désir ? En réalité, ce mal être se définit par l'épreuve de l'impossible satisfaction des désirs qui conduit l'homme à un état de pénibilité, de tourment. En fait, la passion du désir engendre plaisir, c'est-à-dire un état de plénitude à court terme, et non le bonheur qui est un état de plénitude durable. Soit, ce plaisir résultant de l'obtention de l'objet désiré se transforme rapidement en souffrance car les désirs, insatiables, illimités et donc vains, laissent vite place à un nouveau désir à satisfaire. Ainsi, c'est ce que démontre Schopenhauer avec son « impossible satisfaction des désirs », montrant que la passion d'un objet ne conduit à rien de plus qu'au vide totale et la souffrance de l'homme. De plus, nous pouvons également expliciter le fait que l'appropriation qui succède à cette passion convoitée de l'objet devient ennui. En effet, la passion se réactiverait dans la séparation, c'est en tout cas ce que l'on comprend grâce à Proust dans La recherche du temps perdu. Ainsi, lorsqu'il retrouve Albertine, sa dulcinée tant attendu et désirée, il ne peut que s'ennuyer rapidement en sa présence, pourtant dès que celle-ci part, la passion renaît instantanément dans le manque et la