Argumentation 3è Anouilh Voltaire
Classes de 3ème - Mme N. MARTINET
Synthèse des travaux sur l’argumentation :
Texte A : J. Anouilh – « Le chêne et le roseau », Fables (1946)
I. La réécriture parodique moderne d’une fable classique
1) Ressemblances :
Fable écrite en vers, comme chez La Fontaine, reprenant la variété de la métrique (octosyllabes, alexandrins) et des rimes (embrassées, croisées, plates).
On a le même récit dans chaque fable : des personnages identiques en apparence, un même évènement (tempête) et un même épilogue (la mort du chêne).
Il y a toujours un dialogue dans le récit et la moralité est également implicite, bien que différente.
2) Allusions à la fable de La Fontaine
La fable commence par les mêmes mots (premier vers identique) ; expression « Tout comme la première fois (v.18) -> allusion explicite
Mêmes amplifications et hyperboles : tempêtes du monde, le géant ; périphrases « le souffle profond qui dévaste les bois » ; lexique : « mon compère » est un terme de l’époque de LF.
II. La remise en question d’une morale classique
1) Narrateur présent et provocateur :
Interventions du narrateur, contrairement à La Fontaine : « Il ne se fut jamais permis ce mot avant » (v.23)
2) Deux personnages profondément différents de la fable initiale :
Le chêne parle moins, le roseau occupe le dialogue.
Le chêne ne dit rien sur sa propre puissance, il n’humilie pas le roseau : ses paroles se bornent à contester la morale de l’humilité de LF. Il reste un géant, mais à la fin, il souffre. Il est noble et suscite la compassion : il devient le personnage positif.
Le roseau est ironique, devient agressif. Quand le chêne est à terre, il se moque de lui et montre ainsi sa lâcheté et devient le personnage antipathique de l’histoire.
3) Un même épilogue, mais une moralité implicite inversée.
Anouilh donne au chêne le mot de la fin : il meurt noblement sans avoir cédé, gagnant ainsi le respect du lecteur -> Il n’est plus puni pour son orgueil comme chez LF, mais