Selon François de Malherbe (XVIIème siècle), « Un bon poète n’est pas plus utile à l’Etat qu’un bon joueur de quilles », c’est-à-dire qu’à son avis, le poète n’apporte rien à la société. Il n’existe pas pour prouver des choses ou pour s’improviser prophète, il ne fait que travailler ses vers. Etant lui-même poète, Malherbe critique sa propre passion. Il passe donc son temps à cogiter et à œuvrer sur la beauté de ses rimes pour son plaisir personnel mais aussi pour plaire au lecteur et le faire voyager, c’est un marchand de rêves.
Certes, Malherbe a une pensée bien précise du poète mais ses collègues ne sont pas tous du même avis que lui. Alfred de Vigny considère que chacun a son utilité dans la société y compris le poète. Or, il s’imagine que la société juge l’artiste comme un être superfétatoire. Vigny perçoit l’artiste comme un intermédiaire entre Dieu et les Hommes, il suppose que le seigneur dicte à l’Homme la voie qu’il doit emprunter (« Le poète cherche aux étoiles quelle route nous montre le doigt du Seigneur. »). Victor Hugo a une image du poète similaire à celle de Vigny, il pense également être un agent entre les humains et le ciel (« Dieu parle à voix basse à son âme »). D’après lui, chaque personne est fructueuse au peuple. De plus, il est le seul distinguant ce qui n’existe pas, il est visionnaire. Dans ses écrits, il nous éclaire sur le sort de l’avenir en transmettant ses connaissances, en tirant des leçons du passé pour créer un avenir meilleur, il fait le lien entre le passé et l’avenir. Alphonse de Lamartine regarde la poésie comme étant salutaire au peuple par ses vers véridiques, réalistes. Il se voit tel un agent entre le populo et la nature et l’exprime distinctement dans ses vers. Lamartine affirme que la versification est un moyen suprême qui doit se répandre, elle joue un rôle dans tous les domaines de la société, aussi bien dans la presse que dans la politique. Il veut que la poésie émette des faits et idées authentiques. Il analyse