Argumentation
Activité 1
Avant de vous engager dans la lecture de ce qui suit, notez sur une feuille votre propre définition de l’argumentation ; nous y reviendrons par la suite.
Un novice qui aborderait pour la première fois des études en argumentation serait amené rapidement au constat que l’argumentation entendue comme champ disciplinaire ne présente aucune unité.
En effet, pour qu’on parle de “paradigme scientifique” pour l’argumentation, il faudrait qu’il y ait un cadre notionnel commun à tous les gens qui parlent d’argumentation, un partage d’un certain nombre de notions, concepts, de problèmes et de méthodologies ; un consensus sur un certain nombre de résultats acquis et sur un certain nombre de problèmes considérés comme “dépassés” ; une bonne structure de la communication dans le domaine (les gens doivent se lire, se critiquer, se réfuter).
Force est de constater que ces conditions sont loin d’être réunies actuellement (à l’exception peut-être du troisième point, en plein développement : les travaux en argumentation trouvent de plus en plus facilement des solutions éditoriales [1] leur permettant une diffusion satisfaisante, et des colloques internationaux de grande ampleur, principalement organisés par l’ISSA [2], constituent des rendez-vous réguliers qui permettent aux chercheurs dans le domaine de se rencontrer et d’échanger).
Le symptôme le plus évident de cette dispersion des études en argumentation est leurs diverses appartenances disciplinaires : une réflexion sur l’argumentation peut s’inscrire dans le cadre d’une théorie sociologique, philosophique, logique, communicationnelle, psychologique ou linguistique. Il serait vain de chercher à réduire l’éclatement des approches de l’argumentation en reconstruisant une fausse unité à partir de cette diversité. En revanche, on peut circonscrire les différentes approches de l’argumentation en fonction des réponses