Argumentation2013
1. Situation du texte
Hugo a eu un parcours politique complexe. Du fondateur du Conservateur littéraire à l’engagement républicain contre la misère, l’évolution a été lente et trente ans ont passé. C’est ici le député qui prend la parole, l’homme politique engagé connu par ses prises de position contre la peine de mort dans Le Dernier jour d’un condamné ou Claude Gueux, ou encore contre le travail des enfants dans le poème « Melancholia ».
2. Unité et diversité (questions 1 et 2)
C’est la voix de Hugo orateur qui sert de cadre au discours et que nous trouvons aux lignes 3 à 6, puis 26 et 27, et enfin 31 et 32. À l’intérieur de ce cadre, il met en scène la parole d’un homme qui aurait pu annoncer, il y a quatre siècles, aux peuples qui se battaient sans cesse à l’intérieur même de la France, entre villes ou entre provinces, que ces guerres intestines cesseraient et que le pays connaîtrait l’unité. Mais cet orateur lui-même rapporte d’autres paroles (l. 8-9), contemporaines de l’état de division et le constatant. Ensuite cet orateur, dans une prosopopée, donne la parole à un « concile souverain » – métaphore désignant l’Assemblée nationale – qui s’adresse au peuple (l. 18-19) en légiférant sur la paix. On observe donc un emboîtement complexe de discours directs, Victor Hugo incarnant tour à tour ces différents tribuns du passé porteurs d’un message de paix qui se prolonge dans le présent. Dans une visée de persuasion, l’orateur procède par accumulations qui amplifient la portée du discours, dont il faut rappeler qu’il est effectivement prononcé en public, et renforcent l’expression des idées. C’est tout d’abord une énumération (l. 5-6) des différentes provinces françaises qui se sont souvent affrontées au cours des siècles passés. Hugo évoque ainsi l’époque de la diversité provinciale, préparant l’antithèse avec l’entité unifiée qu’est à présent la France. Aux lignes 12 et 13, c’est une énumération des armes