Argumenter à l'aide de récits imagés plutôt que de manière directe
| |
Le but de tout texte argumentatif est de faire en sorte que le lecteur soit intéressé par les propos de son auteur. Pour cela, les écrivains, afin de toucher la sensibilité de leur lecteur, ont eu recours à la fable ou au conte philosophique, mais ce qui ne les a pas empêchés à certaines occasions de privilégier l’argumentation directe. Ce qui conduit à se poser la question de savoir si pour emporter l’adhésion du lecteur, il est préférable d’utiliser le récit ou exposer directement ses arguments. Pour traiter le sujet nous allons voir les intérêts et les limites d’argumenter par le biais de récits imagés avant de s’intéresser aux caractéristiques de l’essai.
Les récits imagés ont souvent été plus appréciés du public car ils argumentent un point de vue au travers d’une histoire et des différents évènements qui viennent en bousculer le cours. On retrouve notamment la fable, qui est souvent associée à Jean de La Fontaine, mais dont les origines remontent à l’Antiquité et à Esope qui servira longtemps de modèle. On s’aperçoit que le côté ludique et fictif a tendance à attirer l’esprit du lecteur, avec la mise en scène d’animaux qui caricaturent les humains et la société dans son ensemble. La fable fait appel à l’imagination du lecteur et offre souvent une interprétation équivoque. Par exemple, « L’aigle et la renarde » d’Esope, se termine, comme souvent dans les fables, par une morale explicite, qui dit que celui qui rompt les liens d’amitié est puni par le ciel et non par un désir de vengeance. Cependant la lecture de la fable peut amener le lecteur à se questionner sur la compatibilité du rapprochement de deux individus de natures différents.