ARMSTRONG, David, 2012, « L’évolution de la société internationale», dans John Baylis, Steve Smith et Patricia Owens (dir.), La globalisation de la politique mondiale, Montréal : Modulo, p.37-52
But de l’auteur : Démontrer que l’action humaine a toujours été la cause déterminante des règles, des institutions et des pratiques qui ponctuent les relations entre acteurs internationaux, donc de la notion de société internationale.
Thèse : La notion de « société internationale » n’est pas une création propre aux Européens, elle existait bien avant, sous plusieurs formes, pendant une très grande partie de l’histoire mondiale.
Argumentation : Premier argument : Dans le monde antique, les sociétés internationales ne correspondaient pas à la définition moderne du terme puisque le principe d’égalité souveraine entre les États n’était pas très important. Toutefois, plusieurs entités politiques avaient établi des relations mutuelles basées sur des normes et des valeurs communes. De plus, le développement des relations commerciales entre les différentes collectivités a rendu nécessaire l’établissement de règle. Les dirigeants, étendant leur autorité sur des territoires de plus en plus vastes, commencèrent à favoriser la voie diplomatique en concluant des traités spécifiant les droits et devoirs des chefs moins puissants. Les sanctions relatives au non-respect du traité prenaient l’apparence de châtiments divins. Avec le développement du commerce et l’expansion du territoire, la diplomatie connut un essor considérable aux quatre coins du monde antique.
Second argument : La notion de société internationale n’était également pas étrangère aux ordres chrétiens et musulmans caractéristiques du Moyen-âge. L’Église catholique, tout comme l’Islam, a eu de grandes répercussions sur la politique internationale. Elle fut un important facteur d’unification de la société internationale de l’Europe médiévale; c’est l’Église qui englobait l’ensemble complexe des structures