Arret blanco
Sujet : La célèbre formule de l’arrêt Blanco selon laquelle la responsabilité de l’administration n’est « ni générale, ni absolue » paraît-elle toujours valable ?
La première moitié du 19ème siècle a vu l’application en France de l’adage britannique : « La Couronne ne peut mal faire ». L’Etat jouissant d’une irresponsabilité et ses agents d’une immunité constitutionnalisée par l’article 75 de la Constitution de l’an VIII. Mais l’ampleur des dommages causés par l’Etat, due au développement de son action et de la puissance de ses moyens, invitait à un revirement radical.
C’est en 1870 que le célèbre arrêt Blanco du Tribunal des conflits vient mettre fin au principe d’irresponsabilité de l’Etat, disposant que la responsabilité incombant à l’Etat n’est « ni générale, ni absolue », et qu’elle jouit de « règles spéciales ». Deux aspects fondamentaux se développent donc : premièrement l’autonomie du droit administratif par rapport au droit commun, en ce que l’arrêt écarte l’application de ce dernier, invitant implicitement à l’élaboration d’un système qui, deuxièmement, selon le principe d’une responsabilité « ni générale, ni absolue », possède sa propre logique et ses solutions qui tendront à limiter strictement l’action en responsabilité de l’Etat. Le second aspect induit le premier : en effet, admettre une responsabilité strictement encadrée de l’Etat excluait évidemment l’application de l’article 1382 du code civil, qui aurait entraîné trop loin la responsabilité de la puissance publique. Mais, pourtant, l’évolution montre une atténuation des principes posés par l’arrêt Blanco : on assiste à une tendance à la socialisation des risques et un rapprochement entre le droit civil et le droit administratif. On observe une évolution des conditions d’admission de la réparation, aménagées de manière plus protectrice à l’égard des administrés.
A l’heure actuelle, la responsabilité de l’administration peut-elle être engagée systématiquement en cas de