COMMENTAIRE

Le document que nous allons étudier est un extrait des remontrances faites par le Président Lemaistre, de la part du Parlement de Paris, au duc de Mayenne le 29 juin 1593.
Cette année là, le royaume est en pleine crise du succession. Depuis le 15e siècle, un nouveau courant du christianisme émerge : le protestantisme. Ce mouvement, très différent du mouvement chrétien, ne reconnaît pas l’autorité du Pape et pratique un culte simplifié prônant une certaine liberté de pensée et un comportement individualiste. Le protestantisme , qui connaît un essor grâce à des personnalités comme Luther ou Calvin, effraie les rois : en effet, il prône une désobéissance aux prêtres, et donc indirectement aux roi qui sont au même rang. C’est dans ce contexte que le roi, Henri 3, est amené à se prononcer sur sa succession. Celui-ci n’a ni descendant, ni frère, ni neveu, et c’est ainsi que selon la règle de collatéralité et de masculinité, érigées en loi fondamentale, le seul successible est Henri de Navarre. Cependant, ce dernier est protestant et hérétique. Cela pose clairement un problème dans un pays où depuis Clovis les rois sont tous catholiques et se font tous sacrés. C’est ainsi que s’ouvre une guerre du succession où la Sainte Union Catholique pousse le roi à réprimer les protestants. Cette union , dirigé par le Duc de Guise, le Cardinal de Lorraine et le Duc de Mayenne influence Henri 3 pour exclure Henri de Navarre. Henri 3 est assassiné le 1er août 1589, quelques mois après avoir commandité celui du Duc de Guise et du Cardinal de Lorraine. C’est le Duc de Mayenne qui en attendant la désignation d’un roi prend la garde du royaume et le titre de lieutenant général. Le Cardinal Bourbon, oncle d’Henri de Navarre, est choisi pour succéder au trône mais il meurt avec d’être sacré. Dès lors la Sainte Union Catholique décide de se tourner vers l’infante d’Espagne, Isabelle, petite fille d’Henri II. Ce choix viole outrageusement la règle de masculinité qu’en cas