Art contemporain : création, élitisme ou spéculation ?
Résumé du texte de V.Troger
Dans ce texte, l’auteur tente de comprendre l’hermétisme dont l’art contemporain fait l’objet. Il s’appuie pour ce faire sur deux analyses différentes : celle des historiens, critiques et philosophes de l’art d’une part, et celle des sociologues d’autre part.
Les premiers considèrent M.Duchamp et K.Malevich comme les pionniers de l’art contemporain et s’appuient sur leurs œuvres pour en déduire trois ruptures fondamentales avec les pratiques artistiques antérieures. Ils remarquent d’abord le refus de la peinture figurative. En effet, l’artiste se détache des exigences de réalisme et de reproduction pour créer selon ses propres règles. Puis ils notent une transformation du statut de l’artiste. De simple « outil », « moyen » de création, il devient un esprit indissociable de l’œuvre dont la personnalité et l’individualité sont affirmées. Enfin, c’est le rôle même du public qui se trouve modifié. Il devient lui-même acteur de l’œuvre et l’activité de son regard et de son esprit sur l’œuvre deviennent indispensables. Ces trois ruptures marquent la singularité de l’art contemporain et les bouleversements qu’elles entraînent peuvent expliquer en partie son hermétisme.
Mais pour les spécialistes de l’art, c’est l’explosion des pratiques, des supports et des techniques qui est réellement la cause de cet hermétisme. En effet, encouragés par le besoin de transgresser les normes antérieures, les artistes se renouvellent sans cesse pour affirmer leur originalité et ont recours à des moyens et des lieux toujours plus extravagants. Le spectateur se retrouve perdu et sans repère face à la diversité des productions qu’il n’est plus capable d’identifier ni de comparer. Le clivage avec l’art classique se creuse.
De plus, dans l’art contemporain, la démarche de l’artiste prend une telle importance qu’il devient impossible d’accéder à l’œuvre sans prendre connaissance des intentions de