Art et guerre
A la proclamation de la première guerre mondiale, il s’engage avec enthousiasme comme volontaire dans l’armée allemande, il y tient un journal graphique pour dessiner ce qu'il voit et ce qu'il ressent, près de six cents pièces dessinées avec les moyens du bord, du fond de la tranchée. Il est gravement blessé plusieurs fois sur le terrain et l'horreur de la guerre l'affectera et le traumatisera profondément comme en témoignent nombre de ses travaux.
Il exprime à travers ses oeuvres sa perception du sexe et du côté sombre de la vie, en particulier la guerre, s'inspirant d'images durement réalistes. En 1923, la toile La Tranchée, décrivant les corps démembrés et décomposés des soldats, provoque une telle fureur du public qu’elle doit être cachée par le Wallraf-Richartz Museum derrière un rideau.
La montée du nazisme oblige Otto Dix à quitter son poste de professeur à l'Académie, étant considéré comme un artiste dégénéré, (en 1937, ses oeuvres sont dites "dégénérées" par les nazis). 260 de ses peintures sont retirées des musées et une partie est brûlée, d'autres sont exposées lors de l'exposition nazie "art dégénéré". Dix est persécuté par les nazis à l’instar d’autres artistes comme Kandinsky ou Max Beckman. Il est arrêté en 1938 et enfermé pendant deux semaines par la Gestapo pour complot contre Hitler, puis il est relâché en 1939. Capturé par les troupes françaises lors de la Seconde Guerre mondiale, il ne rentre à Dresde qu'en 1946.
Après la guerre, Dix affirme son style, très graphique et mouvementé, agressif et relevé par une palette de couleurs acides et froides, qui lui permet de décrire son époque avec