Arthur rimbaud - ma bohême
Dès le début du poème, Rimbaud évoque une rupture avec son monde. IL rompt avec ses habitudes, ses pensées, en fuguant. Il veut faire une cassure, fuir, partir. Cette rupture se veut en premier lieu physique. Il rompt avec son lieu de vie et prend la vie d'un fugueur. De nombreux verbes d'action et de voyages nous le démontrent : « je m'en allais », « j'allais ». L'utilisation de l'imparfait qui a ici une valeur de répétition donc de détermination renforce cette image. Ses « poings » sont dans « ses poches crevées » ; des poings et non des mains ce qui montre encore la détermination et la volonté de partir. Il y a ici une image violente. Cette rupture est tellement forte qu'il part dans une « course » : il fuit, il court, il veut aller plus loin et peut-être échapper à son destin. Si cette rupture est tout d'abord physique, elle est aussi morale.
Rimbaud est aussi un fugueur moral. Il montre un décalage avec la société dont il est issu, en mettant « ses poings dans ses poches crevées ». « Son paletot idéal » et « sa culotte largement trouée » expriment au premier sens un trou, un manque mais aussi et surtout la rupture d'un adolescent en crise qui rejette les principes de son monde et qui essaie de partir, insouciant, à l'aventure. Le poète amène d'autres ruptures : il allait »sous» le ciel. Rimbaud s'approche d'un ciel dont il rêve et non d'une terre où il marche et vagabonde.