Article 136 reforme droit des contrats
Commentaire de l'arrêt d'assemblée plénière CE 22 décembre 1978 Cohn-Bendit entièrement rédigé. Cet arrêt traite du droit communautaire européen, et plus particulièrement du droit communautaire dérivé (règlements et directives).
L'article 249 du traité de Rome définit les directives. Il précise qu'elles lient tout état membre destinataire quant au résultat à atteindre, en laissant aux instances nationales la compétence quant à la forme et aux moyens. Le règlement a, lui, « une portée générale ; il est obligatoire dans tous ses éléments et il est directement applicable dans tout état membre ». La différence entre ces deux actes est ainsi l'applicabilité : la directive n'ayant pas, contrairement aux règlements, une applicabilité directe.
C'est cette différence que reprend le Conseil d'Etat dans son arrêt ministre de l'intérieur c/ Cohn-Bendit de 1978. En l'espèce, un décret d'extradition a été pris à l'encontre de Monsieur Cohn-Bendit le 24 mai 1968. Celui-ci a demandé au ministre de l'intérieur d'annuler ce décret. Le 2 février 1976, le ministre a rejeté sa demande. Le requérant a alors déféré sa requête au tribunal administratif de Paris. Ainsi, il a fait un recours pour excès de pouvoir contre la décision unilatérale du ministre. Le tribunal a sursis à statuer et a demandé à la Cour de Justice des Communautés Européennes de statuer sur deux questions. Dans son jugement du 15 mars 1978, le tribunal a ainsi posé deux questions préjudicielles à la Cour de Justice des Communautés Européennes, celle-ci étant la seule compétente pour interpréter les traités communautaires. Par la suite, le ministre a interjeté appel contre le jugement de renvoi devant le Conseil d'Etat, celui-ci étant compétent car, à l'époque, les cours administratives d'appel ne sont pas encore crées. Le Conseil d'Etat est le juge d'appel de droit commun. Le ministre demande au Conseil d'Etat d'annuler le jugement du tribunal administratif, et de rejeter la demande de Monsieur