article Cairn affaire des Hermès
« Nul ne connaissait les coupables, mais, par de fortes primes à la délation, l’État les faisait rechercher, et l’on décréta, en outre, que quiconque aurait connaissance de quelque autre acte sacrilège devrait le dénoncer, sans crainte pour sa personne, qu’il fût citoyen, étranger ou esclave. L’affaire prenait dans l’opinion une grosse importance : elle paraissait constituer un présage pour l’expédition, en même temps qu’appuyer un complot visant à faire une révolution et à renverser la démocratie. ».
La profanation des Hermès est perçue comme un acte sacrilège dans la cité d’Athènes : même si certains n’y voient qu’une provocation émanant de jeunes gens ivres et impertinents, ses implications sur la démocratie athénienne vont bien au-delà. Les dénonciations révèlent, en effet, que cette profanation aurait été précédée de pratiques tenues secrètes, consistant à parodier les mystères d’Eleusis dans certaines demeures privées.
L’affaire des Hermès prend alors le tour d’un complot antidémocratique et ce pour deux raisons : d’abord, parce que la découverte de rituels tenus secrets et pratiqués en privé vont à l’encontre du principe de transparence sur lequel est fondée la démocratie athénienne ; ensuite, parce que, dans le contexte d’une imbrication étroite du religieux et du politique caractéristique de la démocratie athénienne, les mystères sont pleinement intégrés à la vie de
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