« Cadavre sous les rails »
Doinville, 15 février 1869.
Le 14 février au soir nous avons retrouvé le cadavre de Monsieur Grandmorin, un homme bourgeois et retraité magistrat qui fut aussi un coureur de jupons. Il y eut une certaine rumeur le disant violent avec une domestique qui,par la suite, a été retrouvée décédée. Le vieil homme était membre du Conseil d'Administration à la Compagnie de L'Ouest ; il a donc été découvert égorgé proche de la voie 153 du chemin de fer à la sortie du tunnel de Malaunay par deux messieurs :l'un, Jacques Lantier, est mécanicien . Il a pour mission de conduire les « bêtes » de la gare. L'autre homme est Monsieur Misard, un garde barrière marié à la tante de Monsieur Lantier.
Le cadavre à la gorge ensanglantée fut retrouvé hier non loin des 11 heures du soir, près de la maison de la Croix-de-Maufras ; maison dont le propriétaire était justement Monsieur Grandmorin.

« Si j'aime les trains c'est sans doute parce qu'ils vont plus vite que les enterrements. » Robert DESNOS.

Nous n'avons encore que peu d'hypothèses sur ce qui aurait pu se passer. D'après l'un des deux témoins, la victime se serait fait assassiner dans un train, un moyen de transport fortement utilisé et malheureusement bien favorable aux vols. N'ayant retrouvé quoi que ce soit de grandes valeurs sur lui, nous pouvons supposer que le meurtre résulterait d'un vol qui a mal tourné...
En outre, nous ignorons encore le nom du train bien que sa direction vers le Havre ait été devinée grâce à la position du corps et laisse ainsi supposer qu'il s'agirait du train « Express du Havre ».

Lectrices et Lecteurs, l'enquête ayant débuté ce matin, les policiers vont alors procéder à plusieurs interrogatoires dont ceux des deux témoins Lantier et Misard. Ces experts réussiront alors, nous l'espérons, à retrouver ce mystérieux coupable ou bien même ces mystérieux coupables...