Article de Victor Hugo face au critiques
Je ne puis m’interdire la réponse aux critiques houleuses qui m’ont été faites. Avant d’être écrivain, je suis un Homme, un Homme libre de penser et surtout de mener des luttes qui me semblent juste. J’ai fait le choix d’être, à travers mon écriture, le témoin de mon temps et il m’est acquis de droit de m’insurger devant de telles critiques qui pourraient, au détour de l’histoire, suggérer la censure. Je ne serais jamais un simple figurant de ce théâtre social qui désire embrigader la littérature aux rêves, à l’éphémère d’une image corrompue de la vérité vrai. Quelle comédie ! Où le metteur en scène préférait me 1bâillonner, rendre ma plume muette et mes paroles stériles qu’entrevoir mon combat politique. Il me semble qu’il appartient à tout auteur le choix de mettre ou non son art au service de causes qui le préoccupe. C’est sa liberté d’expression, une liberté que chacun de nous disposons et dont nous avons le droit de profiter. Engagé son art, c’est également s’engagé soit, bravé l’interdit de la décence, s’aventurer dans le réel, sortir vers la vie à la recherche de faits, d’une vérité qui vous crève les yeux tellement elle peut être dure. Mes textes traverseront les siècles et seront demain les témoins d’aujourd’hui, ils dénonceront aux modernes les injustices et troubles de notre époque. J’écris la vie telle que je la perçois, sans artifice : vulgaire et dure, ingrate et injuste. Les critiques se complaisent dans leur aveuglement, elles persistent dans un idéale révolu, je souhaite que mes lecteurs écarquillent les yeux, pleurent, haïssent la société, soient touché par mes personnages, s’en imprègnent, compatissent mais surtout réalisent que mes mots sont nés du vrai et ne sortent pas d’une imagination