L’article Paix de l’Encyclopédie
Damilaville
Damilaville est un haut fonctionnaire des finances, ami de Voltaire et de Diderot. Il soutiendra d’ailleurs ce dernier pendant les troubles de 1752 et 1759 pour la parution de l’Encyclopédie. On lui doit les articles « Paix » et « Population ».
L’article Paix
La lecture des premières phrases de l’extrait, nous font remarquer un paradoxe : alors que l’article est nommé paix, il évoque plutôt la guerre et ses effets dévastateurs. Ensuite survient un deuxième paradoxe, alors que l’article devrait être à visée informative, son contenu est argumentatif. « La guerre est un fléau, une maladie qui ruine tout ce que la paix a pu construire : l’économie d’un pays, sa force, son ordre, ses institutions » Damilaville condamne également dans ce texte les chefs des nations qui sacrifient le bonheur des peuples dont ils sont responsables à des fins politiques. Ce texte est donc un réquisitoire et son registre est polémique. I. Une structure qui fait sens, révèle les intentions de l’auteur * deux paragraphes. Le premier défini et analyse les notions de guerre et de paix. * texte est d’abord apparenté à un article de dictionnaire : modalisateurs « c'est-à-dire » « en un mot », démonstratif « c’est », rappel du verbe « être », « paix » en italique… intention pédagogique de l’œuvre * structure énumérative du premier paragraphe et la reprise en anaphore du pronom personnelle « elle » employés pour exposer la guerre vis-à-vis de la paix. verbes au présent de vérité générale, termes englobant « aux empires » « les citoyens » « aux lois » ou encore le déterminant indéfini dans « toute société ». * construit sur plusieurs antithèses : annonce de l’article « paix » qui et suivie de « la guerre est le fruit de… » ; forte opposition « au contraire » ; succession d’antithèse : condamnation de la guerre. * second paragraphe, réflexion critique que l’on devine dans l’actualité du siècle (cf. guerre de sept ans