Introduction
Rappel de définition ; Aire de puissance : espace géographique constitué d’un ensemble d’Etats ou de régions qui, par son poids économique, par son rôle d’impulsion de l’économie mondiale, éventuellement par son poids démographique, son influence politique, militaire ou culturelle occupe une place prépondérante dans l’organisation géographique du monde.

A ce titre, la façade orientale de l’Asie est indéniablement l’une des trois aires de puissance qui polarisent le monde. Elle est sans doute la plus dynamique mais également la moins circonscrite et la moins définie dans l’espace.

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A observer la carte, l’Asie orientale apparaît diverse, à la fois équatoriale et tropicale au sud, et tempérée continentale au Nord. Il est difficile de la circonscrire mais pour les besoins de l’étude, il est nécessaire de la définir comme l’espace entre Océan Indien et Océan Pacifique, délimité par la frontière russe au Nord et l’Equateur au Sud. Y est donc inclue l’Indonésie qui ne figure pas sur la carte ci-dessus. En revanche en termes d’oekoumène, c’est à dire d’espace propice au développement de sociétés, elle apparaît plus homogène. En effet, l’ouest continental est marqué par la présence du complexe montagneux formé par la chaîne de l’Himalaya, le haut plateau du Tibet et, plus au Nord, la chaîne du Tian Shan (Monts Célestes). Chaînes et plateaux les plus hauts du monde (plus de 8 000 m pour l’Himalaya, 5000 m pour le Tibet), ils sont longtemps apparus comme infranchissables. Les communications vers le centre de l’Eurasie sont d’autant plus complexes que les seuls espaces au relief moins accentués sont des déserts continentaux : le Gobi au Nord, le Taklamakan à l’Ouest. Le seul lien vers l’Ouest fut pendant longtemps l’ancienne et mythique route de la Soie, joignant Xian à l’Asie Centrale et au-delà à l’Asie Mineure (Constantinople/Istanbul) en longeant le Gobi, le Taklamakan puis traversant le massif du Pamir. L’Asie orientale se