Assiste-t-on à la fin de l’Etat Providence en France ?
L’« État Providence » (ou welfare state, « État de bien-être ») est une conception de l’État, qui s’impose après la Seconde Guerre mondiale, sous la pression des revendications ouvrières, selon laquelle l’État doit jouer un rôle actif dans la recherche du progrès économique et social. Si cette notion est parfois employée de façon restrictive pour désigner le seul système de protection sociale, son inspiration théorique est keynésienne et elle associe en fait le progrès social au dynamisme du système économique : la recherche du plein-emploi et les systèmes de protection sociale et d’éducation participent au soutien de la demande et à l’entretien du capital humain tout en répondant à des besoins sociaux.
L'expression aurait été utilisée pour la première fois par le député républicain Emile Ollivier, en 1864. Au sens large, nous pouvons voir l'État providence comme un État plutôt interventionniste, surtout dans les domaines socio-économiques. Cette conception s’oppose à celle de l’État « gendarme », selon laquelle l’État doit rester cantonné dans des fonctions non économiques (défense, justice, police) et assurer la protection des individus et de la propriété, avec en outre le devoir de prendre en charge les infrastructures, souvent non rentables.
Cependant, pratiquement dès sa naissance, l'État providence sera l'objet de critiques. Tocqueville, dès la fin du XIXème siècle, critiquait déjà l'État interventionniste. Il affirme : « L'État ira-t-il jusqu’à empêcher ses citoyens de vivre pour mieux les protéger d’eux-mêmes? » Puis viendront les critiques de penseurs et d'économistes libéraux comme Schumpeter et Friedrich Von Hayek.
L’intervention économique et sociale de l’État est-elle indispensable ? Quels sont les obstacles et les objections au renforcement du rôle de l’État ? Quelles sont les évolutions de l’État Providence ?
Tout d’abord, nous constaterons que l’intervention de l’État Providence reste